Le tombeau de Chopin
Émile Nelligan
Dors loin des faux baisers de la Floriani,
Ô pâle consomptif, dans les lauriers de France !
Un peu de sol natal partage ta souffrance,
Le sol des palatins, dont tu t’étais muni.
Quand tu nous vins, Chopin, plein de rêve infini,
Sur ton maigre profil fleurissait l’espérance
De faire pour ton art ce que fit à Florence
Maint peintre italien pour l’âge rajeuni.
Comme un lys funéraire, au vase de la gloire
Tu te penches, jeune homme, et ne sachant plus boire...
Le clavecin sonna ta marche du tombeau !
Dors Chopin ! Que la verte inflexion du saule
Ombrage ton sommeil mélancolique et beau,
Enfant de la Polo au bras d’or de la Gaule !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire