Vent du ciel
Pâle, elle cria : << Jean ! >> du seuil de la chaumière.
Lui, chantait dans les ors lourds des épis penchants.
Midi de son haleine assoupissait les champs ;
Un nuage, au lointain, montait dans la lumière,
Un grand nuage trouble aux murmures méchants ...
Jean le Vieux entend-il sa femme, la fermière ?
<< Ah, Jean ! >> — Les sombres feux qu'elle a vus la première
Frappent ses yeux enfin ; il a cessé les chants.
La faucille à son poing tombe, car la nuée
Accourt — enfer de flamme à peine atténuée ...
— << Est-ce, Dieu, la ruine ? Ô Père, épargnez-nous ! >>
Et le vent se déchaîne en fureur, et la grêle
Fouette et vanne les blés autour de l'homme frêle,
Tombé sur ses genoux.
Garneau, Alfred, « Vent du ciel », Poésies, Montréal, Beauchemin, 1906 [mais écrit avant 1900].
Lui, chantait dans les ors lourds des épis penchants.
Midi de son haleine assoupissait les champs ;
Un nuage, au lointain, montait dans la lumière,
Un grand nuage trouble aux murmures méchants ...
Jean le Vieux entend-il sa femme, la fermière ?
<< Ah, Jean ! >> — Les sombres feux qu'elle a vus la première
Frappent ses yeux enfin ; il a cessé les chants.
La faucille à son poing tombe, car la nuée
Accourt — enfer de flamme à peine atténuée ...
— << Est-ce, Dieu, la ruine ? Ô Père, épargnez-nous ! >>
Et le vent se déchaîne en fureur, et la grêle
Fouette et vanne les blés autour de l'homme frêle,
Tombé sur ses genoux.
Garneau, Alfred, « Vent du ciel », Poésies, Montréal, Beauchemin, 1906 [mais écrit avant 1900].
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