Petit hameau
Émile Nelligan
Or voici que verdoie un hameau sur les côtes
Plein de houx, orgueilleux de ses misères hautes.
Des bergers s’étonnant contemplent dans la plaine
Et mon cheval qui sue à la hauteur se traîne.
Pour y suivre l’Octobre et ses paix pastorales
Je vous apporte, ô Pan, mes lyres vespérales.
Les bœufs sont vite entrés. Ils meuglent dans l’étable,
Et la soupe qui fume a réjoui ma table.
Que vous êtes heureux, hommes bons des campagnes,
Loin du faubourg qui pue et des clameurs de bagnes.
Je vous bénis. Que la joie habite à vos portes,
En campagne, ô ces soirs de primes feuilles mortes !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire